Qui paie le plus en Ligue 1 quand l’infirmerie se remplit ? La réponse est claire: le Paris Saint-Germain mène le classement, mais ses coûts baissent nettement. Sur la saison écoulée, les dépenses liées aux joueurs blessés ont atteint 58,4 M€ en Ligue 1. Le PSG en représente 18,87% avec 11,02 M€, devant Marseille (7,86 M€) et Monaco (5,89 M€). Le terrain, lui, n’a pas changé: c’est bien en France, dans l’élite, que se joue cette bataille des marges, où chaque jour d’absence pèse sur les finances des clubs.
Quand et comment ce coût est-il calculé ? La méthode est standardisée par le Men’s European Football Injury Index de Howden Insurance. Elle multiplie le salaire journalier par les jours d’indisponibilité, en ne retenant que les blessures de plus d’un jour et les matchs de championnat. Pourquoi l’addition grimpe-t-elle ? Parce qu’en Ligue 1, la durée moyenne des blessures augmente depuis 2020-2021. Paradoxalement, le PSG enregistre plus de matchs mais moins d’indisponibilités coûteuses grâce à une gestion modernisée. Ce contraste éclaire l’enjeu central: gestion des blessures, soins médicaux et assurances sportives deviennent des leviers compétitifs, presque autant que le mercato.
Ligue 1 : classement des clubs qui dépensent le plus face aux joueurs blessés
Le panorama 2024-2025 révèle un podium attendu, mais des écarts plus serrés derrière le leader. Ainsi, la part du PSG recule tout en restant dominante, alors que Marseille et Monaco consolident leur place dans le haut du tableau. Et puisque la gravité moyenne (durée des absences) impacte le coût, certaines équipes aux salaires plus modestes voient malgré tout l’addition grimper.
| Rang | Club | Total blessures | Gravité moyenne (jours) | Coût blessures (M€) | Coût moyen (M€) | Part du coût Ligue 1 |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 | Paris Saint-Germain | 30 | 21 | 11,02 | 0,37 | 18,87% |
| 2 | Marseille | 35 | 43 | 7,86 | 0,22 | 13,47% |
| 3 | Monaco | 31 | 35 | 5,89 | 0,19 | 10,08% |
| 4 | Nice | 35 | 41 | 5,16 | 0,15 | 8,83% |
| 5 | Lille | 26 | 43 | 3,00 | 0,12 | 5,14% |
| 6 | Lyon | 22 | 15 | 2,27 | 0,10 | 3,89% |
| 7 | Strasbourg | 20 | 60 | 2,51 | 0,13 | 4,29% |
| 8 | Lens | 37 | 38 | 2,74 | 0,07 | 4,69% |
| 9 | Brest | 39 | 34 | 3,29 | 0,08 | 5,63% |
| 10 | Toulouse | 16 | 37 | 0,94 | 0,06 | 1,61% |
| 11 | Auxerre | 23 | 51 | 1,61 | 0,07 | 2,76% |
| 12 | Rennes | 17 | 22 | 0,92 | 0,05 | 1,58% |
| 13 | Nantes | 25 | 42 | 2,36 | 0,09 | 4,04% |
| 14 | Angers | 30 | 43 | 2,04 | 0,07 | 3,49% |
| 15 | Le Havre | 33 | 33 | 1,14 | 0,03 | 1,94% |
| 16 | Reims | 20 | 62 | 1,88 | 0,09 | 3,23% |
| 17 | Saint-Étienne | 20 | 52 | 1,68 | 0,08 | 2,87% |
| 18 | Montpellier | 24 | 51 | 2,09 | 0,09 | 3,59% |
La photographie change selon trois facteurs: niveau des salaires joueurs, nombre de blessures et durée moyenne. En combinant ces paramètres, la hiérarchie se précise et explique des surprises comme Brest devant Lens en coût total.
Top 5 des coûts d’indisponibilité : lecture rapide et enjeux
Le PSG reste numéro un, mais son coût tombe à 11,02 M€ pour 30 blessures et 21 jours de gravité moyenne. Marseille suit avec 35 blessures et une gravité à 43 jours, ce qui gonfle la facture. Monaco complète le trio, pénalisé par la durée plus que par le volume.
Nice et Lille ferment ce Top 5. Le Gym souffre d’une gravité élevée (41 jours). Le LOSC, lui, limite la casse à 3,00 M€ grâce à un effectif géré au cordeau. Ce quinté illustre un point clé: au-delà des indemnités sportives, la vraie bataille se joue dans la prévention quotidienne.
- PSG – Coût élevé, tendance baissière, rotation optimisée.
- OM – Gravité longue, forte exposition salariale.
- ASM – Efficience perfectible en récupération.
- OGCN – Volume stable, durée à juguler.
- LOSC – Référence en gestion des blessures et charge d’entraînement.
Ce Top 5 rappelle que la charge de travail se pilote au millimètre. Sinon, la note grimpe.
Comment est calculé le coût d’une blessure en Ligue 1 ?
Le calcul est simple et implacable: salaire journalier x jours d’absence. L’étude Howden se limite au championnat et intègre uniquement les blessures supérieures à un jour. Ainsi, les clubs de football qui alignent des masses salariales élevées encaissent une pression budgétaire supérieure, même pour de courtes indisponibilités.
Les assurances sportives entrent alors en scène. Certaines polices couvrent une part des rémunérations au-delà d’un seuil et d’une franchise. Cependant, la prime suit le risque de l’effectif, ce qui réduit l’intérêt si les blessures deviennent récurrentes. Au final, l’outil d’assurance ne remplace jamais une politique de prévention robuste, il la complète.
Cas PSG : plus de matches, moins de coût
Sur cinq saisons, le PSG totalise 299 blessures pour 165,11 M€ (moyenne 33,02 M€/an) avec un pic à 51,33 M€ en 2022-2023. Pourtant, la saison écoulée se limite à 11,02 M€ malgré plus de 50 matches. La rotation, l’individualisation des charges et un staff élargi ont changé la donne.
Ce virage illustre une idée forte: la réduction du coût ne dépend pas que du volume de blessures, mais de leur gravité et de la répartition salariale. Quand les joueurs clés restent disponibles, la facture recule. Et la performance suit.
Tendances 2020-2025 : durée des blessures en hausse en Ligue 1
Sur les cinq dernières saisons, l’étude recense 2 914 blessures en Ligue 1, soit 583 par saison en moyenne. Contrairement aux autres ligues, la durée moyenne des blessures y grimpe depuis 2020-2021. Ce glissement alourdit mécaniquement la ligne des dépenses.
Ailleurs, la tendance diverge. La Liga a réduit sa durée moyenne de 20,6 à 15,95 jours entre 2023-2024 et 2024-2025. La Bundesliga affiche les indisponibilités les moins graves sur trois des cinq dernières saisons. Cette comparaison invite la Ligue 1 à accélérer sur les soins médicaux et la data.
Les clubs vertueux : Lens, Lille, Montpellier, Reims, Strasbourg
Plusieurs clubs contiennent leurs coûts en dessous de la moyenne. Lens a signé une saison 2022-2023 à 1,7 M€ et termine vice-champion. Lille totalise 15,24 M€ sur cinq ans, soit moitié moins que Monaco. Montpellier, Reims et Strasbourg confirment ce profil sobre.
Pourquoi ces résultats ? Le staff performance de ces équipes impose une culture de charge ajustée et d’alertes précoces. « Julien M. », préparateur fictif qui synthétise ces pratiques, parle de “micro-décisions quotidiennes”: minutes contrôlées, monitoring neuromusculaire, retours terrain progressifs. Cette discipline forge souvent la différence quand vient le duel final.
Impact budgétaire et recrutement : la ligne invisible des budgets de Ligue 1
Ces coûts influencent le budget sportif de manière directe. Les directions financières simulent désormais un “coût des blessures” au même titre qu’une prime de signature. Et les assurances sportives ne couvrent jamais tout, surtout quand la volumétrie grimpe. Alors, la marge opérationnelle devient un terrain d’indemnités cachées.
Le mercato s’adapte. Les cellules data pondèrent l’historique d’indisponibilités dans les shortlists. En parallèle, des clauses sur la gestion des blessures et des indices de robustesse entrent en jeu. Sur 38 journées, une bonne politique de prévention vaut parfois un renfort au salaire XXL. C’est une vraie bataille stratégique.
Plan d’action pour réduire la facture des blessures
Réduire la dépense exige une stratégie globale. Et chaque club peut l’activer rapidement avec des jalons concrets et mesurables.
- Prévention – Tests de charge hebdos, profiling des ischios, dépistage vitamine D.
- Calendrier – Rotation planifiée, minutes cibles par poste, microcycles allégés après pics d’intensité.
- Soins médicaux – Protocoles standardisés, imagerie rapide J+1, retour terrain à critères.
- Data – Modèles de risque, alertes RPE/HRV, seuils individualisés.
- Assurances sportives – Couvertures adaptées aux top salaires, franchises optimisées.
- Négociation salariale – Variables liées à la disponibilité, bonus alignés sur la présence.
Au final, une politique intégrée coûte moins qu’une série d’indemnités subies. Et elle protège la compétitivité.
La Ligue 1 a payé 58,4 M€ pour l’infirmerie. Mais des clubs prouvent qu’une gestion fine peut transformer la dépense en avantage compétitif. Dans cette conquête silencieuse, la victoire se joue souvent avant le coup d’envoi.
Pourquoi le PSG reste-t-il en tête du coût des blessures ?
Le PSG supporte une masse salariale élevée. Même avec moins d’absences, le coût reste supérieur car le calcul multiplie le salaire journalier par la durée. Toutefois, la tendance est à la baisse grâce à une meilleure gestion des charges et des retours terrain.
Comment l’étude évalue-t-elle le coût des indisponibilités ?
L’index Howden calcule le coût en multipliant le salaire de base quotidien par le nombre de jours d’absence, pour les seules blessures supérieures à un jour, et uniquement sur les matchs de championnat domestique.
Quels clubs de Ligue 1 maîtrisent le mieux leurs dépenses liées aux blessures ?
Lens, Lille, Montpellier, Reims et Strasbourg affichent régulièrement des coûts inférieurs à la moyenne. Lens a notamment limité sa facture à 1,7 M€ en 2022-2023, tout en finissant deuxième du championnat.
Les assurances sportives couvrent-elles les salaires des joueurs blessés ?
Elles peuvent couvrir une partie des salaires au-delà d’une franchise et d’un plafond. Mais la prime augmente avec le risque et ne remplace pas une politique de prévention. Les clubs combinent généralement assurance et protocoles médicaux robustes.
Pourquoi la durée des blessures augmente-t-elle en Ligue 1 ?
Plusieurs facteurs s’additionnent : densité du calendrier, intensité accrue, profils physiologiques variés et contraintes de voyage. D’autres ligues ont raccourci les durées via la data et des protocoles standardisés, ce qui invite la Ligue 1 à accélérer sur ces leviers.


